mercredi 8 février 2012

I/ Le nouveau visage de l'Inde


I/ Le nouveau visage de l'Inde

A/ Historique

    L’Inde a connu une histoire riche en changements et en bouleversements. Ces mutations l'ont faite grandir, évoluer, ont nourri sa culture et ses traditions. Berceau d'une civilisation millénaire, ses richesses ont toujours attirées l'étranger. Plusieurs vagues d'envahisseurs s'y sont succédées; Grecs, Huns, Scythes, Arabes, Turcs, Portugais, et Anglais.
   Le premier choc culturel correspond donc à la conquête d'Alexandre le Grand, qui arrivé jusqu’à l'Indus en -326, dût renoncer sous l'impulsion de son armée épuisée, et effrayée par sa folie conquérante. Anecdotiquement, il laissa derrière lui douze autels monumentaux pour chacun des dieux de l’Olympe, et érigea une colonne sur laquelle il fit graver « Ici s’est arrêté Alexandre ». Cette rencontre est le premier choc culturel d'une longue série qui modifia l'économie de ce pays, marqué par une diversité ethnique, religieuse, linguistique au sein même du sous-continent.
    Étudier l'histoire de l'Inde, c’est s'intéresser à de multiples chocs culturels qui ont profondément bouleversé l'économie de ce sous-continent, et c'est surtout se pencher sur plusieurs périodes de mutations importantes: le sultanat de Delhi, l'Empire Moghol, l'arrivée des Portugais, la colonisation Britannique et la période post-indépendance.


1) Le Sultanat de Delhi et Empire Moghol
L’islam a marqué l'histoire de l'Inde au cours des époques médiévales et modernes (X-XVI ème siècle).

a) L'islamisation des régions côtières

    La présence des hindous sur l'océan est inexistante. Leur culture est formelle à ce sujet, la mer est impure. Le marché maritime est donc réalisé entièrement par les voisins frontaliers des hindous: musulmans, juifs, chrétiens, jaïns (religion basée sur le Karma, considère le monde comme infini où les hommes et les animaux se réincarnent en d'autres espèces qui dépendent de leur bonnes ou mauvaises actions). Les musulmans sont ceux qui ont pris le plus d'importance à l'époque, après les hindous. L'expansion musulmane dans l'océan indien s'est déroulée de manière pacifique durant les longs séjours des Arabes sur les côtes indiennes.
    Lors de ces escales, les voyageurs étaient tenus à l'écart de la société locale (étant considérés comme des intouchables). Leurs adaptation à la société indienne, ne pouvait se faire qu'avec les femmes de basses castes, les seules qui acceptaient de les nourrir, et de se lier à eux. Cela pouvait aller jusqu'au muta, une forme de mariage propre aux institutions islamiques qui permettaient aux marins de trouver une famille dans chacun des ports où ils accostaient. Les enfants nés de ces unions appartenaient à leur mères, à condition de respecter la foi islamique. Les musulmans pouvaient rester mais devaient suivre des devoirs: respecter l'ordre établi, ne pas consommer de viandes bovines ni d’interférer dans le système des castes, s’acquitter des impôts et participer à la défense du territoire.
    De cette façon, des communautés musulmanes se développèrent en marge des Empires Bouddhique, et Brahmanique. Ces populations issues des littoraux construisent rapidement un réseau commercial marin, avec d'autres peuples Arabo-musulmans. De cette position de marchands qui leur donne richesses et relations (externes et internes au pays), ces peuples prirent de en plus de pouvoir dans les villes, et les régions côtières. Cela s'illustre par la construction de mosquées, et d'écoles coraniques en Inde, par les Pardeshis (marchands musulmans).

b) Les invasions turcos-afgannes et leur conséquences

    L’intérêt de la Perse pour le sous-continent indien a été suscité après la parution du livre de Al-Biruni où il affirme que la grandeur de l'Inde ne se fera qu'avec celle de l'Islam. Cette politique de conquête est une «réforme islamique» et est renforcée aux XIème siècle par la transition de la culture musulmane vers la culture islamique plus demandeuse de pouvoirs et de terres. Al-Biruni poussa donc à l'époque Mahmoud de Ghaznî (dirigent de l'empire ghaznévide) à entreprendre des campagnes militaires en Inde en 986. Mais ce manuscrit n'eut pas que des répercussions du vivant de l'auteur, il en eut de même des siècles après, et c'est justement cet ouvrage qui a provoqué les invasions turco-afgannes (du XII au XIVeme siècle),
    Les invasions turco-afgannes, en Inde, se déroulent à la même époque que les invasions du bassin méditerranéen en Europe, aux dépends de l'Empire de Byzance. La guerre a pour but de diffuser une culture, née en Perse, qui prône une religion l'islam et ses fondement la charia et le Coran. Cet idéal a atteint le Moyen-Orient, l'Asie centrale, l'Afrique du nord et et l'Espagne. Les Hindous ne se souciaient pas de ces pratiques, en dehors de ces terres. L’Inde était cependant très xénophobe envers les melcchos, les «barbares» et se livrait davantage à des luttes entre bouddhistes et hindous qu'à une ouverture sur le monde Arabe puis Turc. Ils ont été même surpris par ces invasions. Et de ce fait la guerre n'a pas duré longtemps, car dans la religion hindoue, seul les ksatriyas, qui sont les soldats professionnels, ont le droit de se battre (ils étaient donc en infériorité numérique).
Les communautés musulmanes déjà installées en Inde purent grâce aux invasions turco-afgannes, prendre un pouvoir politique plus important et constituer une multitude d'états musulmans, les sultanats (apogée en 1330, quasi contrôle de la totalité du sous-continent). Les sultans de Delhi sont musulmans, et turco-afgans dans un premier temps, mais après le retrait des troupes de l'invasion, les dirigeants ne se lient que très peu avec les empires musulmans.
Pendant la période du sultanat de Dehli, les lois en vigueur sont basées sur le coran et la charia (loi islamique), cependant les hindous peuvent pratiquer leur religion, à condition de payer un impôt prévu à cet effet; le jizya.
On peut noter que la culture musulmane a inculqué aux hindous une volonté de retranscrire l'histoire aux générations futures, une envie de présenter le moment présent pour ne pas qu'il sombre dans les couloirs du temps.
La conjonction des mouvements religieux et politiques entraîne la construction de structures économiques et sociales durables, qui effacent progressivement le bouddhisme (présent depuis -IV eme siècle). Les pouvoirs sont jalousement gardés par les musulmans, ainsi les adeptes d'autres religions sont mis à l'écart. L'essor de l'islam se conjugue donc avec un trafic maritime important, alors même que l’intérieur des terres indiennes, fortement ancrées dans les cultures ancestrales, se referment sur elles-mêmes. En réaction à cette islamisation de l'Inde, l'Empire hindou Vijayanâgara au sud de l'Inde est créé en 1336 (apogée en 1425), ainsi que l'Empire Bouddhiste sur l'île de Ceylan.


c) L’empire Moghol
    En 1526, les Moghols dirigés par Babur, jusqu'alors refoulés par le sultanat de Delhi, réussissent à prendre la capital et imposent au peuple, à majorité hindoue, une politique tournée encore plus vers l'Islam, vers le monde musulman. Les relations avec l'Empire Ottoman, l'Empire Séfévides, et l'Empire Moghol se multiplient, alors que le marché avec l'Europe diminue, après la chute de Constantinople et le refus de l'Empire Ottoman de continuer le commerce, par la suite l'Empire Byzantin.
    Quant à la relation entre Empire moghol et non-musulmans, elle est changeante, et dépend de la position de l'empereur même sur la question. L'ouverture du pouvoir aux non-musulmans est-elle possible ? Les premiers moghols en Inde y ont répondu oui, ils étaient perçus par les autres peuples musulmans comme des profanes. La réponse positive des Moghols a changé bien des choses. Certains postes étaient pourvus par des hindous. Ceci a engendré une administration du territoire nouvelle, solide et durable, en rupture avec celle du sultanat de Delhi qui persista jusqu'à l'arrivée des anglais.
    Cette organisation ne récolte pas que des accords favorables du peuple. En effet, les musulmans qui détenaient les pouvoirs politiques se retrouvent au second plan, au même niveau que les non-musulmans.
    L'Inde grâce à sa situation géographique propice au commerce maritime a servi de base, ou d'étapes à de nombreux marchés entre l’Asie (la Chine) et l'Europe, et le Moyen-Orient.
    Les moyens de transaction étaient pluriel; le troc, la monnaie (servant de bien intermédiaire entre les différents biens ou services).
    Les produits échangés provient de l'exploitation des ressources naturelles, poivre, gingembre, riz, coton, textiles, cannelle, corail, cuivre, plomb, mercure, clous de girofles, noix, macis de muscade, bétel, noix d'arec, opium, galbanum, camphre ,tamarins, myrobolans, encens, eau de rose, benjoin, musc, siam, bois de santal, armes, miroirs, meubles ouvragés, pierres et métaux précieux, diamants, cornalines, agates, améthystes. Cela pouvait être également des esclaves, des animaux, des chevaux.




2) Aspiration coloniale


a) Entrée en scène des compagnies de commerce


    Le 20 mai 1498 trois caravelles espagnoles jettent l'ancre à Kappat au nord de Calicut. Aussitôt reconnus par les marchands maghrébins de la ville, le premier messager portugais déclare chercher "des Chrétiens et des épices". En 1488 Bartolomeu Dias double le cap de Bonne Espérance ouvrant les voies de l'Océan Indien aux portugais. Dix ans plus tard Vasco de Gama traverse la mer d'Oman et atteint Calicut. Sa rencontre avec la population locale se solde par un échec lié à un climat de méfiance entre les différents partis.

    Cet échec se renforce en 1500 lors de l'expédition de Pedro Alvares Cabral: Suite a un différent, le comptoir de Calicut est assiégé et une quarantaine de portugais sont massacrés. En représailles l'armada portugaise bombarde la ville.
    Cet incident marque le nouveau statut des Portugais sur le sous-continent : alliance inconstante avec certains royaumes et surtout conflit contre Calicut et contre ceux qui protègent le commerce musulman. S'en suit un développement des comptoirs sur tous les littoraux indiens et l'avènement d'une puissance portugaise en Inde ,notamment grâce à l'action de conquêtes d'Albuquerque qui crée notamment à Goa la plus ancienne société coloniale européenne; A la mort d'Albuquerque en 1515 les Portugais ont pris place dans la vie politique économique et sociale des régions maritimes de l'Inde.

    En un siècle les portugais dressent un réseau maritime immense fondé sur une cinquantaine de points d'appui autour de l'océan indien et de la mer de Chine (notamment à Ormuz, Colombo, Malacca, Macao et Nagasaki) : en Inde même ils fondent une capitale Goa siège de L'estado da India qui est constitué lui-même de toute les possessions asiatiques.




b) Entrée en scène des compagnies de commerce

    Les profits commerciaux réalisés par les Portugais en Asie du Sud Est, incitent près d'un siècle après, les autres puissances européennes à investir les Indes. Par le biais des compagnies de commerce, les nations européennes constituent rapidement des Etats dans l'Etat et morcellent de manière encore plus importante le sous-continent.

    Le 31 décembre 1600 Elizabeth Ière d'Angleterre accorde une charte royale attribuant pour 15 ans le monopole du commerce dans l'océan Indien à la Compagnie des Indes orientales. Elle est la première des compagnies européennes fondées au XVIIème siècle dans le but de coloniser le sous-continent indien. Son premier avant-poste est établi à Surat dans l'actuel Gujarat en 1612. Plus tard, au cours du siècle, l’East India Company installe d’autres comptoirs à Madras, Bombay, et Calcutta, sous la protection de dirigeants locaux. Après l'épisode du Trou Noir de Calcutta en 1756 et la victoire de la Bataille de Plassey, la compagnie anglaise des Indes prend le contrôle du Bengale. Dans les années 1850, les Anglais dominent la majeure partie des Etats actuels de l'Inde, du Pakistan, du Sri Lanka et du Bangladesh, soit en administrant les territoires directement par le biais de la compagnie (Inde britannique), soit en instaurant des systèmes de protectorats avec des États princiers

    Parallèlement à l'anglaise, se créent presque simultanément la VOC (une compagnie de commerce issue des provinces unies) en 1602 et dissoute en 1799 ou encore la Compagnie française des Indes orientales créée par Colbert en 1664 et une multitude d'autres compagnies qui entrent rapidement dans une lutte commerciale et d'influences dans le cadre de la domination du marché indien et de la route des épices. Transposées en Inde, les rivalités européennes trouvent un nouveau théâtre d'action et ont une influence non négligeable sur l'équilibre politique du pays. Cependant les Anglais restent au final seuls maitres économiques du pays.


b) Raj Britannique

1) La révolte des cipayes (1857)

    La révolte des Cipayes (Sepoys) en 1857 marque une coupure importante dans l'histoire de l'Inde coloniale. Cette rébellion est fondamentale car elle clôt l'époque des conquêtes et marque l'émergence d'un nouveau statut britannique en Inde.

    Ce soulèvement, totalement inattendu et finalement sans lendemain, trouve son origine dans l'armée du Bengale la plus importante des trois armées de l'East india Company. Depuis le fiasco complet de l'expédition d'Afghanistan en 1842 le mécontentement s'amplifie car les soldats indigènes craignent qu'on les force à se convertir au christianisme. Deux mesures données par les autorités militaires britanniques en 1856 semblent fonder ces rumeurs. Tout d'abord le General service enlisement act les oblige à aller servir outre-mer pour compenser une pénurie de troupe en Birmanie ce qui les contraint à violer un interdit religieux auquel ils sont attachés. La deuxième mesure concerne l'introduction du nouveau fusil enfield a tir plus rapide mais qui oblige les soldats a sortir les cartouches de leur emballage avec les dents (or ces cartouches sont enduites de graisse animales: de porc et de bœuf) ce qui viole l'interdit d'être en contact avec des viandes impures (graisse de porc pour les musulmans et de vache pour les hindous).

    La révolte éclate a Meerut près de Dehli le 10 mai 1857 avec l'attaque d'une prison par les sepoys dans le but de délivrer leurs compagnons et entraîne un soulèvement populaire dans le Nord et le centre de l'Inde. Les principaux combats ont lieu dans les États actuels de l'Uttar Pradesh, du Bihar, dans le Nord du Madhya Pradesh et dans la région de Delhi. La rébellion est écrasée avec la chute de Gwâlior le 20 juin 1858 grâce au télégraphe.


2) Victoria prend le contrôle

    A la suite de la révolte cipaye, l'Inde apparait aux Anglais comme un territoire instable et sur lequel une domination plus importante doit s'exercer. L'East india company doit disparaitre pour permettre à l'état britannique d'administrer directement cette colonie d'une importance économique fondamentale. Ainsi en 1858 le Parlement britannique, transfère le pouvoir politique détenu par l’East India Company à la Couronne par le Government of India Act.

    Le Royaume-Uni, par l'intermédiaire du gouvernement local placé sous la responsabilité du Secrétaire d'État pour l'Inde et assisté du Conseil de l'Inde commence alors à gouverner directement la majeure partie de l'Inde, tout en gérant le reste grâce à différents traités passés avec les rois et princes régionaux.






3) Réveil nationaliste

    Après l'écrasement de la révolte des cipayes l'état colonial se réorganisé et devient un état bureaucratique moderne. La domination britannique est bientôt contestée par un mouvement nationaliste qui s'incarne dans le Congrès national indien fondé en 1885. A partir de 1905 un mouvement de protestation se développe mais à la veille de la 1ère guerre mondiale la domination britannique parait encore solidement établie.

  Après la Première guerre mondiale le nationalisme indien acquiert une dimension populaire dont témoignent 3 grands mouvements antibritanniques de 1919 (rowlatt satyagraha) 1920-1922 (non coopération) et 1930-1934 (désobéissance civile).

   Devant leur ampleur les anglais font des réformes politiques qui permettent aux indiens d'avoir une influence plus grande dans le système. Un transfert du pouvoir aux indiens semble alors possible mais au cours de la 2nde guerre mondiale se produit une rupture entre le gouvernement colonial et le Congrès qui débouche sur un violent affrontement en 1942. L'invasion japonaise constitue parallèlement une rupture considérable pour le mythe anglais et une profonde remise en question du système colonial en Inde.

    En 1942 le Congrès déclenche en mouvement anti colonial baptisé Quit india (avec notamment l'action du mahtama Gandhi) qui est réprimé par la force mais laisse des traces profondes. La désertion d'une partie des soldats de l'armée des indes qui rejoigne l'armée nationale indienne de subash chandra bose et combattent aux cotés des japonais, affaiblit encore le pouvoir britannique.

    En 1945 Londres est contrainte d'engager des négociations avec le congrès et la ligue musulmane mais ne peuvent trouver un accord sur le maintien d'une inde unie. Un an plus tard les britanniques envisagent une partition entre une inde a majorité hindou et un Pakistan a majorité musulmane.

    Celle-ci se réalise le 15 aout 1947 dans le précipitation et s'accompagne de violences au punjab. Les deux nouveaux états entrent en conflit a propos du cachemire et c'est le début d'une coexistence difficile.



B/Géopolitique






    L'Inde se caractérise par un morcellement culturel présent au cœur même de ses structures. Avec un nombre important de langues et une grande variété religieuse. L’Inde tente de se construire dans la diversité et dans une laïcité toute relative. Cette gamme de caractéristiques associée à une croissance économique exponentielle a sans aucun doute une large influence dans les relations extérieures menées par l'Union indienne depuis qu'elle joue le rôle de deuxième « Géant asiatique ». Rajiv Gandhi, dans les années 1980, avait déjà initié de timides avancées vers l'ouverture au marché international.

    L’indépendance acquise le 15 août 1947 laisse l'Inde dans une situation d'isolement inédite. Avec le départ des britanniques et la partition du pays qui donnera lieu à 60 ans d'affrontements avec le voisin pakistanais (au sujet du cachemire).L’inde montre une participation active à l'ONU : Cette diplomatie mondiale permet de relativiser les tensions indo-pakistanaises et de renforcer au passage la cohésion nationale.


1) Relations en Asie géopolitique

a) Pakistan

     Le cachemire est situé sur la frontière indo-pakistanaise, au sud-ouest de l’inde. Cette région qui s’étend sur 200 000 km², habité par une majorité de musulmans en 1947 est dirigée par une dynastie hindoue. Depuis cette date la région connait des conflits perpétuels avec des périodes plus intenses notamment en 1965, 1971 et 1999. L’Inde en contrôle les deux tiers, la zone la plus fertile. Le Pakistan lui ne possède que le nord-ouest montagneux. Dans l’Etat indien du Jammu-Cachemire des mouvements plus ou moins radicaux contestent la présence indienne, les uns voulant un Cachemire indépendant tandis que d’autres souhaitent le rattachement au Pakistan : New-Delhi soupçonne derrière tous la main d’Islamabad.


    Au cours de la guerre froide (1947 à 1991), les tensions entre les deux pays s’aggravent : le Pakistan était soutenu par Washington puis par Pékin après le schisme sino-soviétique de 1960. De ce fait, l’Inde qui était non-aligné devient partenaire avec Moscou. La fin de la Guerre Froide favorise la détente entre les « frères ennemis ».
    En 2004, un « dialogue composite » entre les deux pays portant principalement sur la question du Cachemire. Il en découlera des mesures d’apaisement : notamment en 2005, la « diplomatie de l’autobus » permet la circulation quotidienne entre les deux pays au sein de cette province. Cependant, l’apaisement n’est pas encore atteint puisque les extrémistes pakistanais ont fait du Cachemire une zone de repli après la chute des talibans. De même en 2006, un attentat à Bombay est apparemment commandité par des terroristes opérant au Cachemire (d’après les officiels indiens), ainsi qu’en 2008 où des fusillades et explosions ont fait plus de 100 morts en plusieurs points de Bombay.




b) Chine

    Après le conflit de 1962, où la Chine surprend l’Inde avec une puissante attaque (3000 morts indiens pour 900 chinois), les rapports sino-indiens se sont réduits à peu de choses. Les deux pays ont empruntés des voies différentes: la Chine qui dénonce le « social-impérialisme » soviétique s’oriente vers et les Etats-Unis alors que l’Inde se rapproche de Moscou. La normalisation de leurs rapports s’accentue au début du XXIème siècle.
    De nombreux officiels chinois se déplacent en Inde et, en 2003 le Premier ministre indien A.B. Vajpaye se rend à Pékin. Les deux pays vont, par la suite, s’engager à créer un « partenariat global » de long terme. Les conflits s’étant apaiser, l’Inde reconnaît la souveraineté chinoise sur le Tibet et la Chine accepte l’annexion du Sikkim (petit état situé au nord-est, dans l’Himalaya) par l’Inde. Les deux pays agissent ensemble au Népal pour mettre un terme à la guerre civile.
    Mais ce rapprochement est d’autant plus marquant en regardant la forte augmentation des échanges économiques, 1 milliards de dollars en 2000 pour 20 milliards en 2006. La Chine est le premier importateur asiatique de produits indiens (représentant un dixième de ses ventes). En 2004 a demandé à une entreprise indienne de former 25000 chinois à l’informatique. La Chine est également le premier fournisseur de l’Inde en matériels informatiques et en produits de consommation.
    Les entreprises des deux géants multiplient leurs coopérations dans d’autres pays, principalement dans le secteur énergétique. En 2005 la société indienne ONGC acquiert 20% du principal gisement iranien avec l’aide de la compagnie chinoise Sinopec qui en possède 50%.En 2006, ces firmes participent ensemble dans Omimex (exploration pétrolière colombienne).D’autres actions similaires existent également au Soudan, en Iran, en Syrie …
    La Chine reste pourtant un éternel allié du Pakistan même si elle refuse de le soutenir sur la question du Cachemire. La Chine signe d’ailleurs un accord de libre-échange ainsi qu’une coopération nucléaire avec le Pakistan. Cette alliance permet à la Chine de moderniser sa flotte de guerre ce qui inquiète grandement New-Delhi.
    L’Inde et la Chine sont complémentaires sur le point économique : l’Inde fait des logiciels alors que la Chine assemble des ordinateurs, l’Inde est laboratoire du monde et la Chine est son usine (cliché). Cependant l’Inde va devoir investir dans l’industrie de masse, c’est à ce moment où elle se trouvera confrontée à la concurrence de la Chine. De même la Chine va chercher à améliorer la recherche et l’enseignement supérieur, elle entrera donc en concurrence avec l’Inde.

c) Asie orientale


    En 1991, la politique du « regard vers l’Est » est lancé, cela consiste à rapprocher l’Inde de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est). Initialement fondé pour stopper le communisme en Asie, l’ASEAN se transforme en entente commerciale. L’Inde voit en cette structure un moyen de sortir de son isolement dans le sous-continent, et de se lier à une zone dynamique, qui lui permet de développer au mieux son industrie.

    Les liens que l’Inde a tissés depuis une dizaine d’années avec l’ASEAN ont donné lieu à de fréquentes rencontres entre les deux parties et sur sa participation au premier sommet de l’Asie orientale en 2005 ; les autorités indiennes signent des traités commerciaux bilatéraux et un accord de coopération économique avec Singapour. Elles investissent dans la construction de routes vers la Thaïlande à travers la Birmanie. De plus, elles établissent une plus grande coopération entre les membres de l’association BIMST-EC (Bangladesh, India, Myanmar, Sri Lanka, Thaïland - Economic Cooperation), née en 1997. Ces démarches sont soutenues par la présence de nombreux cadres indiens : près de trois millions d’Indiens au Myanmar, deux millions en Malaisie qui manque d’informaticiens et cherche à attirer les diplômés indiens, tout comme Singapour.











2) Dialogues Sud-Sud

    Malgré son émergence récente, l’Inde est toujours considéré comme un pays du Sud. Elle ne renonce pas à promouvoir un ordre multipolaire dans lequel elle-même et les pays pauvres auraient une meilleure place. Elle y travaille en multipliant ses relations avec les puissances émergentes du Sud et en participant aux grandes organisations internationales.
    Depuis la fin des années 1980 l’Inde a pour objectif de former un « bloc du sud » au cœur de l’Organisation Mondial du Commerce (OMC). C’est alors vers le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud qu’elle se tourne.




a) Brésil


    La relation que l’Inde entretient avec le Brésil n’est pas très importante. En effet, du fait de l’éloignement géographique, de plus c’est deux pays restes assez fermé économiquement ce qui leurs donnent très peu d’occasion de faire des échanges : En 2000, le Brésil représentait environ 1% du commerce total indien, les investissements indiens au Brésil sont pratiquement nul et de même pour les investissements brésiliens en Inde.

    Cependant les deux pays, ayant une industrie du médicament relativement développé, ont décidé en novembre 2000 de mettre l’accent dessus. Certaines entreprises indiennes ont déjà créées des coentreprises avec des entreprises indiennes (Core Health Care ou KEC international). Mais cela reste rare, les importations du Brésil dans le domaine pharmaceutique sont composé de seulement 2,2% de produits indiens.


     Plus récemment, le Brésil et la Chine se sont trouvés d’accord sur un point de réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ils veulent que les pays en voie de développement y participent de façon permanente. Pour eux, le CS devrait être plus démocratique, légitime et représentatif.
    De plus, les deux pays sont impliqués dans l’initiative IBSA (India, Brazil, South-Africa) dont le premier sommet a eu lieu à Brasilia en 2006 puis le second à Pretoria (Afrique du Sud) en 2007, le suivant(en 2008) a eu lieu à New Dehli. En outre quatre rencontres ont réunis l’IBSA jusqu’à 2007, la première eu lieu en 2004, ils ont au cours de celles-ci abordé de nombreux sujet tel que : la science, la technologie, l’éducation, l’énergie ou encore la santé. L’objectif de 10 milliards de US$ de transaction entre ces trois pays a été atteint avant 2007.


b) Afrique du sud


    Bien que des entreprises indiennes aient une présence significative à travers une grande partie de l’Afrique orientale, en raison de la migration historique des travailleurs, le pays considère l’Afrique du Sud comme la porte d’entrée du continent en termes de gros investissements.
    Elizabeth Thabethe, la vice-ministre sud-africaine du Commerce et de l’Industrie, a déclaré lors d’une visite à Bombay que le commerce bilatéral devrait atteindre 15 milliards de US$. En effet, actuellement 96 entreprises indiennes investissent en Afrique du sud dont Tata et Reliance and Mahindra. De plus plusieurs banques indiennes tel que la State Bank of India et la ICICI Bank s’y installe. D’autre part, SABMiller (d’Afrique du sud) est aujourd’hui le deuxième plus grand producteur de bière en Inde avec 38% des parts du marché. D’autres sociétés (comme les sociétés d’assurance Old Mutual et Sanlam) se faut également une place au sein du pays.
    Mais ces secteurs ne sont pas les seuls concernés, le bâtiment et la recherche tienne aussi une place importante dans les relations. D’après Abdullah Verachia, directeur de Frontier Advisory (une société spécialisée en stratégie et en recherche), basée à Johannesburg, "L’Inde considère l’Afrique du Sud comme une porte d’entrée dans le reste de l’Afrique" Il ajoutera par la suite : "Elle dispose de solides infrastructures, de structures gouvernementales stables, d’une architecture financière et de systèmes bancaires très forts ainsi qu’une bourse des valeurs mondialement reconnue".
    Aujourd’hui près de 1,3 million d’indiens vivent en Afrique du sud, ce qui est très certainement une des raisons du fort investissement indien.
L’Afrique du Sud et l’Inde partagent des buts économiques similaires, il existe pourtant des différences dans leurs politiques et la manière dont elles se positionnent d’un point de vue international.

    Le fort engagement des deux pays a produit des changements au plan mondial et ils partagent le désir d’être vus en train de jouer un rôle positif de développement et d’assumer des responsabilités à ce niveau.

    Les trois pays que sont l’Inde, le Brésil et l’Afrique du sud voient en l’IBSA un outil qui leur permet d’apporter croissance économique, développement durable ainsi que réduction de la pauvreté en Amérique Latine, Afrique et Asie. Les fonds de l’IBSA ont déjà été utilisés pour la construction de logement dans le Timor (Asie du sud-est) et à la lutte contre le Sida dans le Burundi. Ils ont par la suite obtenus la récompense du partenariat sud-sud remis par l’ONU en 2006.


3) Les relations avec les pays d'occident

a) Europe

    Les relations existantes entre l’Inde et l’Europe remontent aux années 1960. L'Inde à très vite reconnue l'importance de la CEE dans la lutte contre le sous-développement. Le lendemain de son indépendance l'Inde se devait de redéfinir ses relations avec le reste du monde (elle cherchait de nouvelles possibilités de partenariats nécessaires à sa croissance). Pour cela, le gouvernement indien avait le choix entre deux perspectives, l'une politique (mettant en place une stratégie de repositionnement dans le monde) tandis que la seconde, qui a été préférée par le pays, propose une vision plus économique et commerciale de développement (la volonté d'avoir des relations amicales avec tous les pays, la résolution pacifique des conflits, l'égalité de souveraineté des états, l'indépendance de pensée et d'action garantie par le statut de pays non-aligné et l'équité dans la conduite des affaires internationales).


1) Une Inde postcoloniale
    L'inde eut une réaction mitigée vis-à-vis des différentes phases de la construction européenne. Cependant en 1957, l'Inde était contre le projet de Marché commun avec la CEE. De plus l'Inde ne comprenait pas la construction européenne qui s'est faite différemment de la sienne (le gouvernement central unifie les différentes provinces et les différents groupes ethniques). Mais en 1962, l'Inde entreprend des relations diplomatiques avec les six pays de la CEE. D'ailleurs, Jawaharlal Nehru fit une visite diplomatique à Bruxelles ce qui signifie l'ouverture de nouvelles relations postcoloniales, multilatérales et égalitaires. Ces nouvelles relations permettaient au gouvernement indien d'assurer un meilleur accès à ses produits sur le marché européen. Dans les années 1970, l'Inde et la CEE ont mis en place deux accords, le premier qui concerne les échanges internationaux de textiles et de cotons, le second qui porte sur le système de préférence généralisées (les pays industrialisés doivent accorder des avantages commerciaux à tous les pays en développement). Le premier accord de coopération (censé faciliter le développement et diversifier les échanges commerciaux) entre la CEE et l'Inde fut conclu en 1973. Par la suite une commission mixte (qui identifie les secteurs de coopération privilégiés) a été mise en place et un centre commercial de l’Inde (qui doit rapprocher les marchés indiens et européens) fut inauguré à Bruxelles. L’accord de 1973 a été amélioré en 1981 (désormais cet accord ne porte plus uniquement sur le commerce mais concerne aussi une coopération économique élargie). Lors des lancements des réformes économiques par le parti du Congrès indien, les relations entre l’Inde et la CEE ont pris de l’ampleur. Ceci fait passer l’Inde du statut postcolonial (position relativement défensive) à une Inde ouverte.




2) Vers une Inde qui s’ouvre
    L’année 1991 correspond à une nouvelle définition du système économique indien et à la redéfinition de l’ordre mondial par les autorités de New Delhi (conséquence de la chute de l’URSS). Avec la libéralisation de l’économie indienne et son intégration dans l’économie mondialisée, les relations de l’Inde avec l’extérieur sont de plus en plus importantes.
    Dès lors, l’Inde se tourna vers la communauté européenne et l'accord économique de 1992 fut représenté comme un partenariat renforcé. Ceci était pour l’Inde une opportunité d’être reconnue comme un acteur important sur la scène mondiale. Mais de fortes inégalités existent entre les deux partenaires (l’Inde importe des produits à hautes valeurs ajoutée et exporte des produits qui se vendent à bas prix sur le marché européen.
    L’Union Européenne fut active dans sa politique d’attribution de l’aide au développement avec un don de 1,5 milliards d’euros ce qui fit de l’Europe l’un des plus grands donateurs pour le pays notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’eau, mais cela peut plonger l’Inde dans un processus de dépendance économique. Enfin, l’Inde accusait les pays développés d’utiliser le respect des droits de l’homme comme une arme économique, elle considérait l’attitude européenne comme intrusive.




3) Des relations en mutations entre 1990 et 2001
    Les réformes structurelles de 1991 (lancés par Manmohan Singh qui était ministre des finances) ont libéralisé les échanges en mettant fin aux contraintes commerciales. Mais à l’époque l’Inde était contre l’implantation d’entreprises étrangères sur son territoire (ces entreprises sont perçus comme des symboles de l’impérialisme occidental). La perception indienne du processus d’intégration européenne fut largement dominée, au départ, par l’idée d’une Communauté européenne alliée au Japon et aux États-Unis pour former un triangle économique dominant les échanges internationaux. L’Inde avait peur de voir émerger une forteresse européenne qui considérerait l’Inde comme un partenaire lointain. L’Inde était préoccupée par des problèmes internes: les réformes des années 1990 montrent que le modèle économique indien était en crise.
    En 2001, l’Union Européenne a estimé que l’Inde était en train d’émerger comme un leader mondial. Lors des derniers sommets internationaux l’Europe a montré sa volonté d’élargir son partenariat avec l’Inde.
    On peut dire que le chemin parcouru par l’Inde et l’Union Européenne est loin d’être négligeable, dans la mesure où il a posé les bases d’une meilleure connaissance ce qui marque une étape essentielle vers la mise en place d’un partenariat stable et durable.














b) Etats Unis


    Les relations existantes entre l'Inde et les Etats Unis ont pris une grande ampleur dans les années 2000 notamment grâce à George Bush car il a permis à l'Inde d'être reconnu comme un pays pouvant importer des technologies nucléaires civiles malgré sa non signature du TNP(le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires). Aujourd'hui Barak Obama n'a pas d'aussi bonnes relations avec l'Inde, et certains membres de l'élite indienne pensent que des menaces pèsent sur le rapprochement indo-américain.




1) Des relations controversées...
    Depuis le gouvernement de Nehru, un anti-américanisme est né en Inde ce qui limite les relations indo-américaine. Le gouvernement indien reproche à Washington de ne pas se préoccuper de la situation indienne (avec un fort taux de pauvreté) et de porter son attention sur des dossiers comme la Russie ou encore le Moyen Orient, d'ailleurs New Delhi pense que les convergences de Bush ne sont plus d'actualité :
-Obama affiche une volonté de dénucléarisation de la planète ce qui contrarie les Indiens car ils viennent juste de développer une arme atomique.
-de plus Obama est très attentif vis à vis de l'AfPak (Afghanistan et Pakistan) ce qui n'est pas dans les intérêts de l'Inde. Cette attitude américaine contrarie l'Inde sur trois points. Premièrement, le gouvernement américain a pris ses distances avec l'Afghanistan alors que l'Inde entreprend des relations de confiance avec ce dernier. En plus, les Américains ne veulent pas que l'Inde joue un rôle trop important en Afghanistan de peur que le Pakistan n'organise des opérations contre New Delhi. Enfin, la relation américano-pakistanaise gêne le gouvernement indien, mais ce dernier soutien Obama dans sa lutte contre l'islamisme.
    Aussi, l'Inde est inquiétée par l'avancée des relations sino-américaines (car ces deux pays offrent un fort soutien au Pakistan).
Le gouvernement indien a qualifié l'année 2009 comme l'une des plus compliquées entre les deux pays.




2) Avec quelques réussites
    Malgré les problèmes diplomatiques, les deux pays se sont aidés de manière indirecte. D'abord la visite d'Obama à Pékin a rassuré les Indiens car de nombreux Américains demandent à Obama de mettre un terme à ses relations avec la Chine, de peur de créer une situation en Afghanistan dont le premier bénéficiaire serait la Chine (qui profiterait de la situation pour exploiter les secondes réserves de cuivres mondiales et qui profiterait aussi de l'enfoncement américain en Asie Centrale). Aussi, la dégradation des relations américaines avec l'Inde est exagérée car on ne peut pas tirer un trait sur les bonnes relations qu'avait établi Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Encore aujourd'hui, les américains sont près à vendre plusieurs stocks d'armes à New Delhi mais ils ne veulent pas reconnaître à l'Inde un rôle géopolitique bien clair. De plus, l'échec des relations politiques n'affectent pas les relations économiques existantes entre l'Inde et les Etats Unis. Les entreprises indiennes sont très actives sur le marché américain (notamment dans le cinéma avec Spielberg et dans l'acquisition, surtout dans le secteur de la chimie). Enfin les Indiens vivant en aux Etats Unis font partie de l'élite américaine et cela se voit dans les grandes entreprises comme Citybank, Pepsi ou encore Coca-Cola. Cette tendance continue et augmente aux fils des années (l'Inde est le pays qui envoie le plus de travailleurs aux Etats-Unis).
    Les années qui viennent serviront à évaluer la qualité des relations indo-américaines (Obama a contacté Manmohan Singh pour lui présenter sa nouvelle stratégie en Afghanistan).




c) Le Japon


    Durant toute l’Histoire de l’Inde a entretenu de très fortes relations avec le Japon, ils ont tous deux participé à des échanges culturels (surtout sur le bouddhisme). D’ailleurs, pendant la seconde guerre mondiale l'armée japonaise a utilisé l’armée nationale indienne pour combattre les forces britanniques, l’Inde et le Japon se sont toujours entraidés dans les moments les plus critiques de leur histoire. Entre les deux nations, les relations politiques sont restées amicales depuis l’indépendance de l’Inde. Les grandes compagnies japonaises comme Sony, Toyota ou encore Honda possèdent des installations industrielles en Inde. De plus, la compagnie japonaise Suzuki, qui est la plus impliquées en Inde, est en partenariat avec Maruti Suzuki (qui est un des plus grands fabricants de voitures en Inde). En 2006, le premier ministre indien (qui était en déplacement au Japon) a signé la «Déclaration conjointe Japon-Inde vers un partenariat stratégique et global». Sur ce fait, le Japon était la principale source de financement de nombreux projets d’infrastructures indiens, comme le métro Delhi. L’année 2007 a été déclarée «année d’amitié entre l’Inde et le Japon».




1) Les relations de 1950 à 2000.
    Lors de la conférence de la paix de San Francisco (en 1951), le Japon a refusé d’y participer car l’Inde était concernée pour la limitation de la souveraineté japonaise et l’indépendance nationale. Après la restauration de la souveraineté japonaise, un traité de paix séparé a été signé entre les deux nations, et ils ont établi des relations diplomatiques le 28 avril 1952 où l’Inde renonçait à toutes les demandes de réparation contre le Japon. Les relations économiques, diplomatiques, commerciales et techniques étaient à leur plus haut niveau: le minerai de fer venant d’Inde a aidé au rétablissement du Japon après la seconde guerre mondiale, et en échange le Japon a prêté plusieurs milliers de yens à l’Inde pour l’aider à se développer. Mais les relations existantes entre les deux nations se sont détériorés avec la guerre froide, le Japon était un allié des Etats Unis tandis que l’Inde était non-alignée. Au début des années 1980 les rapports bilatéraux ont été renforcés et la politique indienne «Regards à l’Est» a qualifié le Japon comme partenaire clé, et en 1986 le Japon est devenu le plus grand donateur de l’Inde et il est encore aujourd’hui. Mais les relations entre les deux pays se sont à nouveau détériorées en 1998 avec le programme nucléaire de l’Inde, d’ailleurs le Japon a arrêté tous ses échanges politiques avec l’Inde.




2) De nos jours

    En 2000, le Japon et l’Inde ont établi le «partenariat mondial Inde-Japon du XXIème siècle», et en 2001, ils ont publié la «Déclaration conjointe Japon-Inde» qui contient un dialogue politique, une coopération économique et une coopération militaire et anti-terroriste. Aujourd’hui le Japon est la troisième source d’investissement étranger de l’Inde, la banque du Japon a classé l’Inde comme la destination des investissements la plus prometteuse pour les compagnies japonaises. En 2008, le Japon a fourni à l’Inde un prêt à faible taux d’intérêt d’une valeur de 4,5 milliards de dollars pour construire un projet ferroviaire entre Delhi et Mumbai. Ce dernier est le plus grand projet étranger financé par le Japon ce qui justifie les fortes relations existantes entre les deux nations. L’Inde fait également partie des trois pays qui ont un pacte de sécurité avec le Japon (les deux autres sont les Etats-Unis et l’Australie). En 2010, lors de la visite du premier ministre indien au Japon, les deux pays ont signé un accord pour simplifier les procédures de visa pour les citoyens des deux pays, c'est-à-dire que pour Japonais qui va en Inde pour un voyage d’affaire aura un visa de trois ans et de même pour les Indiens qui seront au Japon. Les autres accords de cette visite sont la suppression des droits de douane pour 94% des échanges commerciaux entre les deux nations durant la prochaine décennie et les taxes seront supprimées sur presque 90% des exportations du Japon vers l’Inde et de 97% des exportations de l’Inde vers le Japon.
    Ces deux nations ont des rapports militaires étroits car ils ont des intérêts communs notamment pour le maintien de la sécurité des voies maritimes des régions Asie-Pacifique et l’Océan Indien. L’Inde et le Japon ont signé un pacte de sécurité en 2008.


C/Forces économiques du pays


La monnaie officielle indienne est la Roupie. L'Inde possède un produit intérieur brut de 1430 milliards de dollars (en 2010) et, ce PIB augmente en moyenne de 8,3% par an : ce qui fait de l'Inde la 12ème puissance économique mondiale. Le PIB par habitant est d'environ de 3,400 dollars (en 2010). Mais, malgré cet enjeu énorme, l'Inde a un fort taux de pauvreté qui est de 37% avec un taux de chômage de 10,8%.L'Inde a commencé à se développer économiquement au milieu des années 1980 et plus précisément à partir de son ouverture au monde en 1991 en adoptant une politique libérale et sociale-démocrate. D'ailleurs, le secteur public a presque disparu au profit de groupes privées qui s'appuient sur la veille tradition des castes marchandes et d’entrepreneurs. Grâce à ses réformes économiques, la croissance économique a atteint 9% entre 2005 et 2007 dont une croissance de 10% dans le secteur tertiaire, de 7% dans le secteur secondaire et de 2% dans le secteur primaire (malgré le fort taux d’emploi dans ce secteur : soit la moitié de la population active).


1) Les réformes économiques

Sous le mandat d’Indira Gandhi, le gouvernement indien a remarqué de grands déficits économiques et c’est Rajiv Gandhi une nouvelle politique d’orientation très libérale. Cette politique ne sera appliquée qu’à partir de 1991 par Narasimha Rao. La situation économique est catastrophique et elle est aggravée par la chute de l’URSS, le coût de la guerre du Golfe et la faible croissance du PNB. Le gouvernement adopte un plan d’ajustement structurel avec l’appui du FMI et de la banque mondiale qui :
-réduit le déficit budgétaire
-diminue les subventions
-dévalue la roupie pour stimuler les exportations

Le résultat de ces réformes est très mitigé même si un grand compromis existe sur la libéralisation de l’économie : les exportations sont dynamiques, la croissance du produit national est resté au même niveau, l’Inde est moins ébranlé par la crise asiatique de 1997 que ces voisins. Par contre la réduction du déficit budgétaire est insuffisante, le chômage est important et les échanges commerciaux demeurent insuffisants.




2) Le secteur primaire


a) La mise en place de la révolution verte

Lors de son indépendance (1947), l’Inde a connu de grosses pénuries alimentaires et le gouvernement indien prévoyait une évolution catastrophique du pays. D’ailleurs, Nehru dira pendant un discours : « everything else can wait but not agriculture ».

Le pays a tout de même réussi à contrecarrer ces sombres pronostics en mettant en œuvre une révolution verte ce qui a permis au pays de répondre (notamment grâce à de hauts rendements) à la suffisance alimentaire du pays.

De plus, cette révolution est importante car depuis son indépendance sa population a triplé (elle a dépassé le milliard d’habitants) ce qui fait de l’Inde le second pays le plus peuplé du monde (après la chine). Cela augmente la demande alimentaire du pays.


b) Pendant la révolution verte

Avec le développement du domaine agricole (grâce à la révolution verte), l'Inde a évité une forte dégradation dans celui-ci. Grâce à cette révolution, près de 40 % de la superficie cultivée est actuellement irriguée, dont 92 % pour la canne à sucre, 88 % pour le blé, 52 % pour le riz et de 33 % pour le coton. La révolution verte n'a pas remise en question la structure agraire indienne, caractérisée par une forte proportion de petits propriétaires. Avec cette méthode, l’Inde a réussi (avec une alimentation abondante et de qualité) à satisfaire les grandes demandes alimentaires du pays.

Les principales productions agricoles sont le blé, le millet, le riz, le maïs, la canne à sucre, le thé, la pomme de terre et le coton. L’Inde est aussi le second producteur de bovins et elle est également le troisième producteur d’ovins et le quatrième en matière de production halieutique.
Les principaux produits agricoles exportés sont les céréales, les tourteaux, le thé, les fruits et les légumes. Les céréales à elles toutes seules représentant 20 % de l'ensemble des exportations agroalimentaires.

Les huiles alimentaires sont le principal groupe de produits agricoles importés. En 2005, l'Indonésie et l'Argentine ont fourni à elles seules 36 % des importations agroalimentaires indiennes, et sont à l'origine de 60% des importations d'huiles alimentaires. Alors que le Brésil et les États-Unis représentent ensemble, 60% des importations indiennes de produits agroalimentaires.





c) Les conséquences de la révolution verte

Malgré cette révolution verte, il y a encore beaucoup de paysans pauvres qui n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins. La révolution verte pose encore deux gros problèmes : environnementaux et économiques.

Les problèmes environnementaux sont :
-il y a des risques de changements climatiques importants
- destruction d’espèces menacées (faunes et flores)
-les risques de pollutions à cause de l’utilisation des engrais chimiques et des pesticides
-une salinisation des sols qui provoque une baisse des rendements

Les problèmes économiques sont :
-la baisse des prix agricoles a ruiné beaucoup de paysans (300 millions d’indiens n’ont pas les moyens d’acheter leur nourriture quotidienne).

Cette révolution a tout de même porté ces fruits, par exemple elle a permis une baisse du taux de chômage (du fait de besoin de main-d’œuvre), une électrification des campagnes, le développement des industries chimiques locales (pesticides et engrais) et enfin elle a permis au pays d’atteindre une autosuffisance alimentaire (dans les années 2000).


d)"L'après" révolution verte 

A cause de cette révolution, le gouvernement indien assiste à un fort taux de pollution ce qui les oblige à trouver une autre manière de production pour nourrir la population croissante. Pour cela, il a mis en place une seconde révolution verte basée sur l’utilisation des OGM et sur l’agriculture biologique afin de parvenir à une agriculture durable. Mais cette nouvelle agriculture génère des de gros risques et on ne sait pas si elle pourra répondre à tous les besoins de la population indienne.


3) Le secteur secondaire

L'industrie la plus représentatif de ce secteur est la production automobile.
Depuis 1990, la construction automobile est passée d'une production de deux cent mille à plus d'un million et demi d'unités fabriquées dans le cadre industriel. Ainsi actuellement, 8 millions de deux-roues sont vendus dans le pays chaque année et 1,5 million de voitures contre 50 000 en 1985. Le secteur automobile est en plein essor. Mais les voitures sont encore en grande partie destinées à la consommation indienne, mais les exportations augmentent de façon très importante. Ce sont les véhicules à deux roues qui dominent le marché indien, ils représentent environ 75% des véhicules produits en Inde, ce qui fait de l'Inde le deuxième producteur de deux roues dans le monde. L'Inde est aussi le plus grand producteur de tracteurs et de véhicules à trois roues, ainsi que le quatrième producteur mondial de véhicules commerciaux, mais elle est seulement onzième en ce qui concerne les voitures domestiques et quatrième au niveau du continent asiatique. Cependant, l'industrie des voitures domestiques est en pleine expansion. Les constructeurs automobiles indiens ont décidé de se spécialiser dans les voitures à faibles coûts. Les fabricants veulent développer des petites voitures à bas prix. Tata Motors (qui est la principale Firme Multinational indienne) a par exemple introduit sa voiture Nano en 2008 à 2500 dollars.



Plusieurs compagnies automobiles étrangères sont par ailleurs venues s'installer en Inde comme Ford, Toyota et Hyundai. L’industrie automobile indienne a connu une croissance économique de plus de 20% par année de 1992 à 1997. L'Institut de l'automobile estime que 34 % des voitures de 3000 dollars à 5000 dollars seront produites en Inde, contre 11 % pour la Chine en 2014. L'industrie automobile indienne devrait croître plus de 5%(par an), plus vite qu'en Chine. Les exportations de véhicules indiens sont entrain de croître. De 2004 à 2005, le nombre de véhicules exportés par l'Inde a augmentés de 32,8%.


4) Le secteur tertiaire

a) L'informatique

Le secteur de l'informatique emploie deux millions de personnes en Inde en 2007. Hyderabad, Pune et surtout Bangalore sont les plus grands pôles de production de logiciels, de matériel de pointe et des saisies de données. Des grands groupes indiens sont présents déjà présents dans ce secteur tel Wipro, Infosys et Tata Consultancy Services, alors que des groupes comme IBM employait près de 39 000 personnes dans le pays à travers 16 sites d'activités dont 5 à Hyderabad. Ce secteur est en cours de développement essentiellement grâce à une main-d'œuvre qualifié peu couteuse (un ingénieur indien coûterait 15 000 dollars par an contre 75 000 dollars pour un américain).Le milieu des services est très important dans l'économie, avec l'emploi de millions de personnes afin d'alimenter la production de logiciel (qui est un des moteurs de l’économie indienne), de matériel de pointe, de saisies de données et de haute technologie. Ce secteur contribue à plus de la moitié du PIB, et emploie un tiers de la population active. L’informatique continue sa progression et va enregistrer un taux de 11,9% notamment grâce aux services informatiques dont l’Inde est le premier exportateur mondial.


b) Quelques exemples


TATA CONSULTANCY SERVICES (TCS) :c’est une filiale du groupe TATA (qui détient près de 80% du capital) Elle est l’une des plus vieilles sociétés d'informatique indiennes. Grâce son implantation en Inde (pays où la main-d'œuvre même qualifiée est bien moins chère qu'en Europe ou aux États-Unis) elle a réussi à se développer rapidement en proposant des services informatiques moins chers qu'en Europe ou aux Etats-Unis. On prête régulièrement à Tata Consultancy Services, l'ambition de racheter une grosse société européenne ou américaine, afin de se développer sur les marchés dits matures.


WIPRO : c’est une société indienne créée en 1980, et dont le siège se situe à Bangalore. Elle est issue de Wipro Ltd, entreprise en service depuis 1945 et officiellement créée en 1946 en tant que Western India Vegetable Products Limited. Wipro est aujourd'hui une des principales entreprises de services informatiques dans le monde. Son président et principal actionnaire est Azim Premji, 36e fortune mondiale selon le classement Forbes 2007.









INFOSYS TECHNOLOGIE LIMITED : c’est une société indienne de prestation de services informatiques qui a été créée en 1981 par un groupe de sept hommes d'affaires indiens. Elle emploie actuellement plus de 80 000 personnes.




c) Le cinéma

La production de Bollywood(qui regroupe 6 industries : bollywood, kollywood, tollywood, mallywood, sandallwood) tourne actuellement autour de 1000 films par an.
Lorsque le cinéma de Bollywood n'était pas connu hors de l'Inde, plusieurs films ont été exploités sans tenir compte de la propriété industrielle. Actuellement, en raison de leur visibilité accrue et de l'augmentation de leur public potentiel, quelques films de Bollywood commencent à avoir des budgets importants, ce qui leur permet d'utiliser des décors naturels et lointains et comme Hatfield House ou le Palais de Blenheim au Royaume-Uni.

De grands studios commencent à être créer, comme par exemple ceux de Film City et de Yash Raj Films. Les financements proviennent essentiellement d'investisseurs privés et d'acteurs qui fondent leurs propres maisons de production à l'image de Shahrukh Khan.

Une tendance récente voit de plus en plus d'associations entre des compagnies américaines (Disney, Warner, etc.) et indiennes, dans le but de produire ou distribuer des films qui toucheront un plus grand public.

Le cinéma indien coûte moins cher que celui d'Hollywood. Le film Devdas, qui met en scène les acteurs indiens Aishwarya Rai-Shahrukh Khan-Madhuri Dixit, est le film le plus onéreux avec un montant de production estimé à 8 millions d'euros. En comparaison, une grosse production américaine peut dépasser 150 millions d'euros.

Après la chute de l’URSS, l’Inde est tombé dans une profonde crise économique et pour remédier à ce problème le gouvernement a lancé de sérieuses réformes. Grâce à ces réformes, l’Inde a pu se développer dans le secteur primaire avec l’agriculture, dans le secteur secondaire (notamment dans la production automobile) et dans le secteur secondaire avec le cinéma. Ces trois secteurs permettent à l’Inde d’être la 12ème puissance économique mondiale.


Au sein de cette partie, nous avons vu que l’Inde possède une grande histoire (elle a subis un grand nombre de conquêtes et elle a eu plusieurs alliés). De plus, plus le temps passe plus l’Inde établit des relations durable avec les plus grandes nations (que ce soit des nations européenne, asiatique ou bien américaine). Avec l’aide de ces nations, l’Inde a réussi à développer son secteur primaire (avec la révolution verte), son secteur secondaire et son secteur tertiaire (comme le cinéma). La modernisation de l’économie indienne a entraîné une modernisation de sa culture.

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